Selon Dieudonné MASSI GAMS, président de la Conac, la lutte continue positivement. Il invite cependant le public à résister contre cette gangrène parce qu’il est à la fois à l’origine et victime de cette hydre.
La Commission nationale anti-corruption (Conac) a rendu public son 11ème rapport, le 23 septembre 2021. Selon le document de 225 pages, l’Etat du Cameroun a subi un préjudice financier de 17,611 milliards de F. Cfa pour des affaires de corruption et des infractions assimilées.
Il s’agit de 480,769 millions de F. Cfa, résultant d’une vingtaine d’Actions par voie d’intervention rapide (Air), caractérisées par des missions d’investigations à la suite des dénonciations relatives à la corruption dans la sélection des candidats à l’offre de bourses marocaines au ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle ; d’abandon de poste et de perception de salaires indus par certains enseignants du Lycée d’Elig-Essono à Yaoundé.
Le document révèle aussi la corruption au Centre des impôts des moyennes entreprises de Ngaoundéré ; de la corruption dans le suivi de l’exécution du marché de réfection de la résidence du ministre délégué à la présidence de la République chargé du contrôle supérieur de l’État ; de malversations financières dans la réfection et le renouvellement de certaines infrastructures de l’aéroport international de Garoua, etc.
D’après les rapports d’investigations menées par la Conac et les décisions rendues par le Conseil de discipline budgétaire et financier du Contrôle supérieur de l’État, et le Tribunal criminel spécial, le préjudice pour des affaires relevant de la justice s’élève à 16,982 milliards de F. Cfa.
La Conac révèle que cinq secteurs sont les plus corrompus en 2020 sur la base de 2470 appels téléphoniques de dénonciation. Il s’agit du transport routier avec 17% de dénonciations, suivi des affaires foncières (14,60%), des Forces de maintien de l’ordre (13,60%), des finances (12,60%) et de la justice (11,30%).
La Conac indique qu’elle a reçu dans le cadre de l’élaboration de ce rapport, 98 contributions externes de 25 ministères, 17 entreprises publiques et 8 organisations de la société civile. Elle déplore une baisse des contributions de 33,67% en 2020 et souligne que près d’une dizaine de ministères n’ont pas contribué à l’élaboration du rapport.