LA BEAC S’OPPOSE AU BITCOIN CENTRAFRICAIN

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La BEAC met la pression sur Bangui pour annuler l’adoption de la loi sur la crytomonaie. Cette demande conjointe vient à la suite du refus des autres pays de la zone CEMAC. Le Gouverneur de la Banque des États de l’Afrique Centrale(BEAC), ABBAS MAHAMAT Tolli a envoyé une correspondance au Ministre des Finances Centrafricain le 29 avril 2022 pour accentuer la pression


La réaction de la BEAC était pourtant envisagée depuis l’annonce par la presse le 22 avril 2022, de l’adoption du Bitcoin en RCA, ou simplement la loi sur la crytomonnaie. En effet, le bitcoin a été choisi comme monnaie ayant cours légal dans le pays, au côté du Franc CFA. La loi y relative a été adoptée “par proclamation” le 27 avril dernier, par l’Assemblée Nationale Centrafricaine, et promulguée par le président Faustin Archange TOUADERA. 

Réaction ciblée de la BEAC

La loi votée s’articule comme suit: “tout agent économique est tenu d’accepter les crypto-monnaies comme forme de paiement lorsqu’elles sont proposées et de disposer d’une convertibilité automatique et instantanée des crypto-monnaies utilisées en République centrafricaine”. C’est alors que le Gouverneur de l’instance bancaire de l’Afrique Centrale, BEAC, ABBAS MAHAMAT Tolli, a réagi le 29 avril 2022, et riposté à cette décision de Bangui. Alors qu’il se trouvait encore à la réunion printemps, organisée par le FMI et la Banque Mondiale à Washington.

Le Ministre centrafricain des Finances et du Budget, Hervé NDOBA, a reçu la correspondance de refus du Gouverneur de la BEAC, qui n’est qu’un résultat de la sollicitation des autres pays de la zone CEMAC ou Francs.

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Une décision centrafricaine controversée

La situation sécuritaire, humanitaire et économique de la RCA, classé parmi les six les plus pauvres de la planète selon les Nations Unies, donne à croire que cette décision n’est qu’un bruit sans effet. “Cette loi sur l’adoption de la crytomonnaie non seulement a réveillé plusieurs consciences en Afrique, mais au même moment, cela représente un sans effet, vu le poids léger qu’a la République Centrafricaine dans la sous région. Fonctionner encore seul, le rend plus que fragile, en cas d’exclusion de la zone CEMAC”, développe un haut responsable au ministère des Finances du Cameroun.

De plus, on note que le bitcoin est la cryptomonnaie qui a la plus forte valorisation. Mais c’est aussi le nom d’un protocole blockchain qui permet d’effectuer des transactions de pair à pair et de façon transparente et sécurisée. La loi adoptée risque ainsi une exclusion de la RCA des rangs de l’Union Monétaire de l’Afrique Centrale (UMAC), fonctionnant avec le FCFA, voire même de la zone CEMAC. “La situation économique de la RCA ne lui donne pas raison en cas d’exclusion de la zone CEMAC. Il risque de fonctionner unilatéralement, et là il se posera un sérieux problème dans la maîtrise des chocs externes”, affirme un expert en Banque et Finances.

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Adoption contexte du bitcoin par la RCA, premier pays africain à prendre le risque

En effet, lorsque l’on se trouve dans une situation pareille à celle de la RCA, avec son tissus économique fragile, il est plus sage de s’associer avec les autres pays de sa zone pour s’en sortir. Selon des documents officiels, le PIB par habitant végète à 493 dollars bien au-dessus du score burundais (239 dollars), mais pas trop loin de l’Afghanistan (518), relate les chiffres de la Banque Mondiale.

Atouts et faiblesses de la RCA

La situation économique est pourtant très critique en Centrafrique. On note l’extrême pauvreté très répandue, la fragilité et instabilité des conditions sécuritaires et politiques provoquant d’importants mouvements de population dans et en-dehors du pays. Aussi de faible diversification économique, et de forte dépendance à l’égard des exportations de matières premières. Et l’exportation illégale d’or et de diamant nuisible aux recettes publiques.
Les points forts de ce pays de l’Afrique Centrale, concerne son potentiel agricole (coton, café), sylvicole et minier (diamant, or, uranium).
Il bénéficie surtout d’une importante soutien financier international, et sa plus value est le fait d’appartenir à la CEMAC, nous révèle la Banque Mondiale.

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La cryptomonnaie est stigmatisée depuis sa création en 2009, en Afrique. L’on relève ici ses effets néfastes à l’évolution des réserves bancaires. Sera t-elle maintenue en Centrafrique, malgré la menace d’exclusion et pressions diverses? L’économie centrafricaine déjà l’une les plus fragilisée dans le monde, le Bitcoin sera t-il d’actualité s’il menace les intérêts bancaires des autres pays?

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