Le Burundi réclame 43 milliards $ de dette coloniale à l’Allemagne et à la Belgique

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Le Sénat Burundais est sur le point de boucler un rapport devant permettre au pays de réclamer 43 milliards de dollars à l’Allemagne et à la Belgique. Il s’agit d’une compensation en réparation aux affres de la colonisation entreprise par l’Allemagne et la Belgique au Burundi. En plus de la compensation financière, les anciens maîtres coloniaux devront demander pardon au Burundi de les avoir maintenu simultanément pendant plus d’un siècle sous le joug colonial.


Le Burundi a confirmé, par la voix du président du Sénat, Reverien Ndikuriyo, sa demande de compensation financière, à hauteur de 43 milliards de dollars, pour les torts causés par les colons allemands et belges durant la période coloniale allant de 1896 à 1962, a rapporté l’agence de presse économique Bloomberg.

Réunis à Gitega, la nouvelle capitale politique du pays, les sénateurs burundais ont aussi appelé Berlin et Bruxelles à demander pardon et à restituer les archives et les objets « volés » au cours de la même période.

En 2018, alors que le pays était dirigé par Pierre Nkurunziza, le Sénat avait désigné un groupe d’experts comprenant des historiens et des anthropologues pour évaluer l’impact du colonialisme sur le Burundi.

Désormais dirigé par Evariste Ndashyimiye, le Burundi réclame ces compensations en invoquant les « travaux forcés, les peines cruelles, inhumaines et dégradantes », comme le fouet et la prison, infligés à la population pendant la période coloniale.

Royaume multiséculaire de la région des Grands Lacs, le Burundi a été une ancienne colonie allemande à partir de 1890, avant d’être placé sous tutelle belge après la Première Guerre mondiale et jusqu’à son indépendance du Rwanda en juillet 1962.

Un historien burundais et chercheur à l’université de Lausanne (suisse), Aloys Batungwanayo, a affirmé vendredi 14 août 2020 que nombre des défis auxquels le pays est confronté, trouvent leur origine dans un arrêté pris par le roi Albert 1er classant la population en trois groupes ethniques.

D’après lui, “C’est ce décret qui a conduit aux conflits au Burundi et dans la région, car certains (éléments) de la population ont été exclus de la classe dirigeante”.

Le pouvoir burundais accuse également régulièrement la Belgique d’ingérence dans ses affaires intérieures et d’accueillir des opposants, dont certains seraient impliqués dans la tentative manquée de coup d’état contre le régime du président Nkurunziza du 26 avril 2015. En Belgique, le gouvernement a lancé un travail de mémoire pour étudier son passé colonial sur le continent noir.

Oscarine NANA

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