MULTICULTURALISME ET POLITIQUE DE L’IDENTITÉ CULTURELLE: VERS UNE EXIGENCE DES DROITS CULTURELS

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Le multiculturalisme demande que l’on ajoute désormais des droits culturels aux deux vagues déjà existantes. Après les droits politiques (ou droits de libertés) reconnus à partir du XVIIIe siècle, et les droits sociaux (ou droits de créance) reconnus plus tard, l’on peut commodément comprendre le multiculturalisme comme une position théorique portant l’exigence d’une troisième vague de droits.

Parmi les principaux facteurs historiques ayant conduit à la formation de l’exigence de reconnaissance de droit culturel, on note généralement : une vague d’immigration massive débutant avec la Seconde Guerre mondiale ; l’entrée dans l’ère post colonialiste ; les mouvements sociaux des années soixante ; le déclin de l’optimisme avec lequel on pouvait hier encore, en appeler à des catégories universelles ; ainsi que la prise de conscience, du fait que la neutralité libérale peut avoir un coût différent pour certaines communautés.

La position multiculturaliste soutient que l’Etat, le droit, nos politiques publiques, s’ils se veulent véritablement démocratiques et équitables, doivent aller au-delà de la neutralité, de la tolérance et de l’impartialité libérales usuelles afin de promouvoir activement la reconnaissance et la célébration des différences. Deux types d’arguments sont couramment invoqués pour soutenir cette idée.

Le premier est philosophique et soutient que contrairement à ce qu’assume un libéralisme désincarné prétendant s’appuyer sur la seule raison pour rejoindre l’universel, notre identité personnelle ne se construit qu’au sein des communautés et de relations communautaires. D’où la nécessité de les prendre en compte, de les reconnaître et de les protéger : tel est le sens de cette deuxième politique de la “différence’’ et de la “reconnaissance” théorisée par Charles Taylor et qui succède, en les complétant, aux politiques universalistes de l’égale dignité de droit.

Le deuxième type d’argument est éthique. Il soutient que l’acceptation des différences singulières est d’autant souhaitable qu’il serait logiquement impossible de faire autrement.

C’est ici qu’on ne saurait prendre un point de vue de SIRIUS sur les questions morales et culturelles. Chaque culture épouserait des valeurs et des pratiques valables de son point de vue, et il n’existerait pas de point de vue permettant de juger de la supériorité ou de l’infériorité de telles ou telles valeurs, ou pratiques culturelles.

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