Les femmes ont recours de plus en plus à ces produits visant la recherche d’une nouvelle virginité. Au-delà de ceux qui sont disponibles naturellement les « vrais » produits semblent accessibles par les initiées dans ce secteur commercial fructueux.
Nous sommes au marché Mokolo ce samedi 30 Mai 2020, le marché gargouille de monde et de produits. Il est impossible de distinguer le commerce des produits destinés au rétrécissement du vagin des autres marchandises. Les commandes se passent dans le secret. Parfums, huiles, poudres divers écorces et racines d’arbres, les choix se font en fonction des préférences : Tabac, feuille de goyavier, beurre de karité, pierre noire, cristaux de menthe ou argile vert. Il s’agit d’une affaire d’« habituées ».
Une dame de nationalité béninoise nous est indiquée. Nous nous sommes faites passer pour des potentielles clientes à la recherche de produits de resserrement de vagin. Elle nous scrute de la tête au pieds avant de lancer : « Qui vous a envoyé vers moi ? ». Apparemment nous ne maîtrisons pas le code. Elle refuse de décliner son identité mais accepte de nous présenter les produits et nous certifie de leur qualité. Les prix quant à eux oscillent entre 2500 Fcfa et 5000 Fcfa en fonction du mélange.
Les femmes et jeunes filles en particulier usent de plusieurs méthodes pour voir leur organe génital « retrouver ou presque leur forme initiale ». Gabriella, une élève rencontrée devant le comptoir, avoue avoir eu cette adresse par l’entremise d’une ainée, coutumière des lieux depuis des lustres. Elle déclare n’avoir pas besoin des mélanges : « J’utilise les clous de girofle pour faire ma toilette ». « Il est possible d’utiliser la pierre d’Alun. Cette pierre diluée dans de l’eau resserre le vagin pour un moment » suggère Fanta une autre cliente plus âgée. Dans la mouvance, les sites web et les réseaux sociaux n’y échappent pas.
Parmi les clientes de notre interlocutrice béninoise, on retrouve les belles de nuit, citées comme les plus grandes consommatrices de ces produits. Lesdits produits ont une durée de vie bien précises, en fonction de leurs prix.
Dans les pays développés et pour celles qui possèdent les moyens financiers, on recoure à l’hyménoplastie. Une chirurgie plastique qui consiste à reconstituer les parois de l’hymen. Une possibilité qui est presque impossible à envisager chez ces jeunes qui ont recourt de plus en plus à ces produits.
Une commerçante rencontrée au marché Mokolo nous souffle à l’oreille : ” Cette activité, je l’ai héritée de ma mère. Je m’approvisionne du côté du Mali, au Nigeria et au Nord du Cameroun “. Toutefois, Il faut noter que l’utilisation de ces produits n’est pas sans conséquences sur la santé. Les vendeuses ne font que leur travail, celui d’approvisionner les demandeuses, tout en leur rappelant les effets secondaires…la suite c’est une affaire personnelle.