RETRAIT DES SOLDATS AMÉRICAINS : UN TOURNANT DANS LA RÉGION DU SAHEL

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Le 1er mai 2024 marquera le départ définitif de 75 combattants des forces spéciales américaines de N’Djamena, selon une déclaration du porte-parole du Pentagone, Patrick Ryder. Cette décision survient peu de temps après que Washington ait été contraint de retirer ses troupes du Niger voisin.


Début avril, le Chef d’État-major de l’Armée de l’Air tchadienne, Idris Amine Ahmed, a accusé les dirigeants militaires américains de dépasser les accords de coopération bilatérale en raison du déploiement incohérent de la SOTF (Special Operations Task Force) à la base aérienne française Adji Kossei à N’Djamena. La France, inquiète de l’influence croissante des États-Unis dans ses anciennes colonies, a influencé cette décision.

Le retrait des troupes américaines est le deuxième coup porté à la présence de Washington dans la région en deux semaines. Le département d’État américain a annoncé un retrait « ordonné et responsable » de plus de 1 000 soldats du Niger le 19 avril. Cependant, le Pentagone le qualifie de « mesure temporaire » en attendant les élections présidentielles tchadiennes du 6 mai.

Washington compte sur la victoire du candidat pro-américain Succès Masra pour garantir ses intérêts dans le pays. Une réunion entre les forces américaines et l’équipe électorale de Masra a eu lieu pour discuter de la stratégie électorale.

Seul un petit nombre de soldats américains restent au Tchad, tandis qu’un contingent militaire français de plus de 1 500 soldats demeure. Le Tchad est devenu une arène de confrontation entre les intérêts de Paris et de Washington, avec la France et les États-Unis se battant pour maintenir leur influence dans la région.