Ndokotti, Cité-Citam et Bonaberi rentreront tout de même dans l’histoire. Des pseudo manifestations ont été enregistrées dans ces quartiers. Quoiqu’elles aient été aussitôt calmées par les forces de maintien de l’ordre. Quelques interpellations ont tout de même eu lieu. Ce qui est bien la preuve que certains individus ont entendu l’appel de l’opposition. Malheureusement, ces maigres mobilisations étaient de fines gouttes d’eau jetées en mer.
« Libérez, libérez, libérez » scandaient quelques manifestants au carrefour Ndokotti. Ils étaient une dizaine de courageux à traverser le carrefour munis juste de leur cache-nez et habillés en tenue de « footing ». Des groupuscules sont venus d’Ange Raphaël, et École publique Deido. Arrivés à Ndokotti, ces jeunes tenaces ont aussitôt été dispersés à coup de gaz lacrymogènes et jets d’eau.
Ces marcheurs ont été contraints de se dispatcher. Le mouvement a ainsi perdu sa vigueur. Certains ont pris le trajet cité verte – rail. D’autres se sont dirigés vers Ndogpassi, Tractafric, Mboppi, Cité des palmiers et PK 14. L’on ne relevait plus que des groupes de cinq, quatre, voir deux personnes. Même scénario à Bonaberi avec quelques interpellations et arrestations de journalistes et opposants. Ces téméraires n’ont malheureusement pas eu une hargne suffisante pour marquer l’histoire. Un échec au finish, cuisant pour l’opposition malgré ces sursauts isolés.
Dans les rangs du MRC en l’occurrence, c’est la confusion et l’incompréhension totale. Dans un clip audio rendu public sur whatsapp, un responsable du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun a laissé entendre leur impuissance lors des marches du 22 septembre 2020. « Où sont passés les autres ? Quand on commence la révolution, on ne recule pas, malgré les railleries d’en face. Où sont les autres marcheurs. Il faut se remobiliser! Pour ceux qui n’ont pas été interpellés, faut tenir le coup. On se bat pour la liberté de tous, même si certains s’en moquent », s’est insurgé le jour de la marche cet inconnu visiblement de l’opposition. Il poursuit avec son bilan dit décevant de la manifestation. Le leader est estomaqué: « Je ne reconnais plus Douala. Où sont les gens qui étaient à l’aéroport lorsque le président KAMTO revenait d’Addis-Abeba? »
Le meneur de troupe ne décolère pas et demande des comptes à ses collaborateurs providentiels. Il renchérit, « Vous avez pourtant signifié que vous étiez mobilisés pour le grand jour. Les Benskineurs par exemple avaient pourtant donné leur parole. Des femmes avaient annoncé prendre les devants avec les « boby Tanap » ». « Tous ces gens sont où ? Pour une fois que vous aviez les cartes entre les mains. Pour une fois que vous pouvez descendre dans la rue pour dire que Paul Biya va partir, vous prenez peur ? Si on arrête les gens, c’est parce qu’on n’est pas nombreux! Comment c’est faisable? Comment est-ce possible qu’on ne puisse pas être en sur-nombre. Les policiers sont dispersés. Et nous n’avons toujours pas réussi à être en sur-nombre. Je ne comprends vraiment pas ! »
Cette incompréhension prouve une certaine prise de conscience collective du peuple camerounais. Une population qui a certes soif de bien-être et de richesse, mais qui surtout est jalouse de sa paix et de la quiétude légendaire de sa nation.