DOUALA / RECOUVREMENT DES IMPOTS LIBERATOIRES: UN FRONT DE GUERRE ENTRE AGENTS COMMUNAUX ET MOTOS-TAXIMEN

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Les contrôles de routine des agents communaux en vue du recouvrement des impôts libératoires auprès des moto-taximen, constituent une véritable pomme de discorde entre ces deux catégories professionnelles. Alors que les agents de la mairie multiplient des opérations pour approvisionner l’assiette fiscale, les conducteurs de moto développent diverses stratégies pour échapper à l’assaut de leurs traquenards.

À différents points stratégiques de la capitale économique, on retrouve plusieurs dizaines de jeunes recouverts de chasubles et arborant un badge. Leur activités au quotidien interpeller les conducteurs de moto afin de contrôler leur impôt libératoire.

L’activité ne se passe pas toujours de toute aisance, dans la mesure où, certaines séances de contrôle tournent parfois à de violents affrontements, suscitant à cet effet l’intervention des forces de l’ordre.

Les motos-taximen pointent un doigt accusateur sur les agents communaux, à qui ils reprochent la brutalité et l’origine de certains accidents mortels. « Les gars de la mairie bondissent parfois sur toi au moment où tu ne t’attend pas. Ils ne cherchent pas à savoir si tu as l’impôt ou non. Tout ce qu’il fait c’est de saisir ton embrayage pendant que tu roules pour te forcer de garer. Aucune considération même pour le client que tu portes derrière. Et quand il y’a incident, ils retirent seulement leurs badges ainsi que leurs chasubles, et disparaissent tous dans la nature ». Déclare Alioum MOUSTAPHA, moto-taximan au Rond-Point Deïdo.

En guise d’illustration, le public de Douala 4ème garde encore le triste souvenir de l’incident malheureux qui avait entrainé le décès de trois personnes à bord d’une moto devant la mairie de Bonassama. Le conducteur tentait d’échapper à un contrôle des agents communaux. 

L’impatience et la non-collaboration de ces transporteurs à deux roues franchi quelquefois les bornes de l’insupportable, d’où l’option des « interventions retour » ; une espèce de vengeance collective par solidarité, au terme desquels on enregistre d’ailleurs des dégâts matériels et humains très importants.

« Notre travail consiste simplement en la vérification de leur impôt libératoire. Lorsque quelqu’un n’est pas en règle, on le contraint à aller payer à la mairie et aussitôt il est autorisé à reprendre ses activités. Mais s’il arrive que ce dernier opte pour la violence, nous n’avons d’autres choix que de le laisser à la disposition des forces de maintien de l’ordre ». Propos de Monsieur Samuel NGOLONG, chef d’équipe de contrôle à la Mairie de Douala 1er.

Ce dernier en poste ce mercredi 24 novembre 2021 au marché Saker à Deïdo, présentait des égratignures sur le côté gauche du cou, résultante d’une altercation soudaine avec usage de l’arme blanche.

4.000 F CFA par trimestre et 16.000 F CFA par an, voilà le montant de l’impôt libératoire pour lequel des camerounais s’affrontent chaque jour dans la cité, et parfois au péril de leur vie.  

C’est dire que le contrôle de recouvrement des impôts libératoires auprès des « benskineurs » se présente comme l’une des activités réputées très dangereuses dans la ville de Douala, dans un contexte de crise de confiance, où moto-taximen et agents de la mairie se regardent au quotidien en chiens de faïence.

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