RÉUNI À BAFOUSSAM POUR SON TROISIÈME CONGRÈS LES 30 ET 31 JUILLET, LE SECA A VOTÉ SON ORGANE DIRIGEANT ET ADOPTÉ MOULT RÉSOLUTIONS.
« Rien n’a changé mais le combat demeure légitime ! » C’est en ces termes que le Dr TCHOUANKAP Jean Claude président réélu du SECA a ouvert les débats ce 30 juillet à l’occasion du troisième congrès de l’association.
Placé sous le thème : « Le congrès de la mobilisation pour l’action syndicale », à peine 30 membres ont répondus présents à cette rencontre. Une raison de plus pour justifier selon le président, l’assujettissement des seigneurs de la craie pour mieux les contrôler : « On a transformé les luttes sociales en luttes culturelles au Cameroun et pourtant ailleurs, les conditions sociales seules décident de quel côté on est. Tant que les enseignants du nord au sud, de l’est à l’ouest ne se mettent pas ensemble pour leurs revendications, ils ne sortiront pas de l’auberge ». Déplorant le contexte dans lequel se tiennent ces assises, Maurice TENKENG, le secrétaire général du SECA diagnostique la non participation de ses camarades à ce congrès électif : « Nous avons dans nos rangs 300 membres régulièrement inscrits. Plusieurs enseignants ont eu peur du climat sociopolitique actuel. Certains ont cru qu’on devait nous arrêter aujourd’hui mais en réalité, nombreux du fait de la couardise ne mesurent pas le bien fondé de l’activité syndicale ».
Un chapelet de revendications a été égrené par les membres du SECA. Pour une meilleure condition de vie et de travail des enseignants, le Syndicat des enseignants Camerounais pour l’Afrique revendique : « Une revalorisation substantielle du salaire des enseignants, l’application intégrale du statut particulier des corps de l’éducation nationale et l’application intégrale de la loi de l’orientation de l’éducation de 1998. Nous revendiquons tous les décrets qui accordent les avantages aux enseignants ainsi que l’application des textes de la République aux enseignants en matière d’examens officiels à savoir, les frais de mission exactement comme tous les autres fonctionnaires et non les taux forfaitaires tout comme les primes. Nous demandons également la suppression des ENIEGS publiques et privées du Cameroun et la création des écoles normales dans toutes les régions du Cameroun et enfin nous exigeons que les enseignants sortis des écoles normales puissent avoir leur salaire intégral dès le premier mois de leur activité »
S’agissant d’une éducation de qualité, les congressistes déclarent qu’ils sont : « contre la promotion collective quelque soit la forme par laquelle on la présente au public. Nous demandons également que les programmes scolaires soient l’objet d’un consensus entre le gouvernement et le syndicat d’enseignant pour nous éviter des programmes sans substance. Nous sommes également contre l’approche par compétence parce que c’est une manière de fainéantiser la jeunesse Camerounaise. De mon expérience d’enseignant, c’est comme si le gouvernement cherche un moyen pour distribuer les points aux apprenants et faciliter la réussite. C’est une médiocrité réelle que le gouvernement est en train d’encourager. Peut-être c’est une bonne méthode mais telle qu’elle est appliquée chez nous, elle est tellement mauvaise que le SECA est contre. Au SECA nous prônons également la gratuité de l’école qui est pour nous synonyme d’une école de qualité. Que l’Etat mette la main dans ses caisses pour former sa jeunesse. »
C’est avec ces résolutions que s’est achevé le congrès du SECA qui a vu la réélection du docteur TCHOUANKAP Jean Claude comme président pour un mandat de 3 ans.