Boris Johnson a donné jusqu’au 15 octobre à l’Union européenne pour arriver à un accord concernant les négociations sur le Brexit. Le Premier ministre britannique a adopté un ton peu conciliant alors que s’est ouvert ce mardi 8 septembre 2020 à Londres, la huitième séance de pourparlers sur les termes de sortie du Royaume Uni de l’Union européenne.
En prélude à l’ouverture de la huitième séance de pourparlers sur les accords de sortie du Royaume Uni de l’Union européenne, le locataire du 10 Downing Street a mis la pression sur l’UE pour conclure un accord d’ici le 15 octobre. Cet accord commercial devra être trouvé avant cette date pour entrer en vigueur avant la fin d’année. “L’UE a été très claire au sujet du calendrier. Moi aussi. Il doit y avoir un accord avec nos amis européens d’ici au Conseil européen le 15 octobre pour qu’il entre en vigueur en fin de cette année, au terme de la période de transition après le Brexit”, souligne Boris Johnson.
Le chef du gouvernement conservateur, qui répète que le Royaume-Uni ne transigera pas sur son indépendance,estime que cela n’a pas de sens de penser à des échéances qui iraient au-delà.”. “Si nous n’arrivons pas à nous accorder d’ici là, je ne vois pas d’accord de libre-échange entre nous”, a t-il déclaré. “Un accord peut toujours être trouvé […]. Nous continuerons à travailler dur en septembre pour l’atteindre”, poursuit Boris Johnson. “Même à ce stade tardif, si l’UE est prête à repenser sa position […], j’en serais ravi”, conclut-il, avertissant que le Royaume-Uni ne fera pas de compromis “sur les fondamentaux de ce qu’être un pays indépendant signifie pour y arriver”.
La réplique a aussitôt été donnée dans le camp adverse,“Tout ce qui a été signé dans le passé doit être respecté”, a réagi le négociateur en chef de l’UE sur le Brexit Michel Barnier. “C’est le gage de la confiance pour l’avenir”, a-t-il insisté sur la radio France Inter.
De même, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen a tweeté lundi “Je fais confiance au gouvernement britannique pour mettre en oeuvre l’accord de retrait, une obligation en vertu du droit international et une condition préalable à tout futur partenariat.”
En effet, cette huitième séance marque la “phase finale” des négociations mais certains points de divergence retardent le processus. Il s’agit notamment des accords sur la pêche et des conditions de concurrence équitable.
Samedi, le négociateur britannique, David Frost, a prévenu que le Royaume-Uni ne deviendrait pas “un Etat-vassal” de l’Union européenne quel que soit l’accord commercial post-Brexit conclu avec les 27. “Nous n’allons pas accepter des clauses qui leur donneraient le contrôle sur notre monnaie, ou sur notre façon d’organiser les choses ici au Royaume-Uni, et ça ne devrait pas être sujet à polémique”, a-t-il précisé. “C’est ce que signifie être un pays indépendant, c’est ce pourquoi le peuple britannique a voté et c’est ce qui se produira à la fin de l’année, quoiqu’il arrive” , renchérit-il .
Faute d’accord avant le 31 décembre, les seules règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), avec leurs droits de douane élevés et leurs contrôles douaniers poussés, s’appliqueraient. De quoi affaiblir encore des économies déjà frappées de plein fouet par la pandémie. La Grande Bretagne aurait donc “un accord commercial avec l’UE comme celui de l’Australie”, largement moins vaste, mais cela représenterait néanmoins “une bonne issue pour le Royaume-Uni”, qui prépare ses infrastructures douanières et portuaires à un tel scénario, a affirmé Boris Johnson.
Le Royaume-Uni a formellement quitté l’UE le 31 janvier, près de quatre ans après un référendum historique marquant la fin de presque 50 ans d’appartenance à l’Union européenne. Mais il reste régi par la réglementation européenne jusqu’à la fin de l’année, tandis que les deux parties tentent de conclure un accord de libre-échange.