LE 62ÈME ANNIVERSAIRE DE LA COMMÉMORATION DU PLUS JEUNE DÉPUTÉ ASSASSINÉ À FLEUR DE L’ÂGE S’EST CÉLÉBRÉ AU LYCÉE DE BATOUFAM SOUS LE THÈME: << WANKO SAMUEL, 32 ANS DE VIE EXCEPTIONNELLE >>.
Qualifié par ses proches de ” l’une des fleurs rares intellectuellement bien bâti ”, l’histoire nous raconte que Samuel WANKO est l’auteur du mot ”NATIONAL” ajouté à ”l’hymne” suite aux pourparlers à l’ATCAM, premier ingénieur des ponts et chaussées en Afrique centrale et par ricochet au Cameroun. Les hôpitaux de Dschang, Foumban et Bafoussam sont ses œuvres ainsi que le traçage de la ville de Bafoussam. Pour Edith Flaure MIPO TCHINKOU, organisatrice de la table ronde pour commémorer son décès: << Il avait le sens de l’anticipation sur beaucoup de choses. Raison pour laquelle, il faut sensibiliser et amener les jeunes âmes à connaître la vraie histoire pas seulement de leur communauté mais la vraie histoire du Cameroun. Une dizaine d’année après son assassinat, personne n’en parlait et c’est en fouillant sa vie que nous nous sommes rendus compte qu’il a fait des choses extraordinaires. Il était donc urgent de présenter ce modèle aux jeunes et le choix de BATOUFAM vient du fait qu’il est né dans ce village et a été assassiné dans ce même village. >>
SAMUEL WANKO: VICTIME DE L’INTOLÉRANCE POLITIQUE!
Alors que le Cameroun est dans un contexte politique tendu du fait de l’escalade des violences verbales face à la divergence d’opinion et la montée en puissance du tribalisme, monsieur ENOH MEYOMESSE, l’un des panélistes et auteur de l’ouvrage: << L’assassinat de Samuel WANKO le 13 décembre 1957 >> rappelle les origines de l’assassinat du héros et dit vouloir sensibiliser la jeunesse camerounaise sur le respect de la divergence d’opinion: << À l’origine de l’assassinat de WANKO, c’est le débat des années 1956 à savoir, participer ou non à l’élection de l’Assemblée Territoriale du Cameroun (ATCAM) du 23 décembre 1956. Une partie de l’opinion publique avait dit que y participer c’était la trahison et en conséquence, lui qui en a pris part a été considéré par une frange de l’opinion publique comme un traître. Ceux là prônent le boycott violent. Pour eux, il fallait agresser ceux qui allaient participer aux élections et déjà la veille des élections, le docteur DELANGUI, monsieur PUMA qui étaient candidats à la Sanaga Maritime avaient été assassinés. LEMO Antoine qui était candidat avait échappé de justesse à l’assassinat. Dans la même veine, WANKO sera assassiné après son élection. Pour WANKO cependant, l’Assemblée était le lieu idéal pour changer les choses et non le maquis. Il disait: “si nous allons au maquis, le rapport de force nous est défavorable et nous ne pourrons en aucun cas, gagner cette guerre”. Après son élection, il lui a été demandé de démissionner mais il a tenu tête à cause de sa conviction. Il avait subi tellement de menaces, avait été été même prévenu de son assassinat au point où on lui a donné l’autorisation de port d’arme.
HONORABLE SAMUEL WANKO: L’UNE DE CES HISTOIRES QUI NE S’ENSEIGNENT PAS DANS NOS ÉCOLES!
Ces derniers temps, l’histoire du Cameroun se fait pressante, plusieurs personnes, les politiciens y compris pensent que l’histoire du Cameroun devrait être enseigné aux Camerounais . Un appel qui se fait pressant au vu des derniers événements et les futures échéances électorales. Selon plusieurs historiens, les héros nationaux camerounais sont dans les oubliettes, la doctrine Aujoulatiste continue son bonhomme de chemin sous différentes formes. Des faits contre lesquels, l’historien d’aujourdhui devrait et se bât pour une reconnaissance envers nos monuments selon Dr TCHOUANKAP: << Nous sommes encore dans l’histoire coloniale et cet environnement colonial n’a pas laissé beaucoup d’espace à l’histoire des peuples. Lors de tous les débats actuels, le concept France-Afrique revient. Ce qui explique l’abandon par rapport à la connaissance de notre histoire. Notre système d’enseignement n’est pas encore décolonisé. Lorsque ce sera fait, des noms à l’instar de WANKO vont remonter en surface. Pour le moment, la jeunesse doit pratiquer les valeurs de l’hymne national qui sont les valeurs portées par nos héros et plusieurs fléaux seront éradiqués.>>
À noter que la bibliothèque du lycée de BATOUFAM a été baptisée ” SALLE WANKO SAMUEL” par le proviseur. Des petites actions de reconnaissance qui, mises ensemble sur le triangle national, pourrait mieux valoriser le héro selon plusieurs activistes de cette cause tel, Michel MOMBIO, le journaliste qui a rédigé le plus d’articles pour réclamer la réhabilitation du monument à Bafoussam mais également pour informer les Camerounais sur l’homme WANKO afin que vive ses œuvres.