CAMEROUN : Automatisation des postes de péages : l’attribution du Marché dans l’impasse.

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L’affaire du marché des postes de péages automatiques ne cesse de soulever les interrogations. L’usure du temps va-telle avoir raison de l’entreprise camerounaise Smart Tech? L’on se souvient que représentant d’INTERTOLL, soumissionnaire  dans ce projet, est arrivé en 2ème position après l’appel d’offre.

Il n’y a jamais de fumée sans feu, ayant appris par voix des médias l’annonce de cette signature prévue le 11 Mars dernier dans la salle de conférence de l’immeuble annexe de l’immeuble émergence,  le CEO (Chief Executif Officer) Léon AMALA Brooks crie au «scandale». Le ministre des travaux publics aurait surseoir au motif de permettre au consortium « gagnant » de régulariser son statut, un report sine die..

Qu’est-ce qui peut justifier l’attitude du président de SMARTTECH Cameroun?

Au demeurant, la loi camerounaise portant sur le code des marchés publics dont l’extrait du décret N°2018/366 du 20 juin 2018 en son article 198 alinéa 1 stipule que ; « les consultants ayant contribué à l’élaboration d’un dossier de consultation ne peuvent  participer à ladite consultation » en son alinéa 2 stipule que « aucun organisme public à caractère industriel ou commercial placé sous la tutelle d’une autorité contractante n’est admis à présenter une offre dans le cadre d’une soumission lancée par cette dernière ».  Pour le cas d’espece, le «gagnant» Razel–Bec et Egis international non constitué en consortium et même, ne saurait être soumissionnaire à ce projet car l’Etat du Cameroun ayant attribué au cabinet d’études Egis Cameroun l’étude de ce projet pour la construction de (14) postes automatiques pour une valeur de 2.150.000.000 de francs CFA. Le même code des marchés publics en son article 199 précise que « le conflit d’intérêt s’entend de toute situation dans laquelle le titulaire d’un contrat ou surveillant des procédures de passation et/ou de l’exécution du marché pourrait tirer des profits directs ou indirects d’un marché conclu par le Maître d’ouvrage ou le Maître d’ouvrage délégué, d’une affectation ou de toute situation dans laquelle il a des intérêts personnels ou financiers suffisants pour compromettre son impartialité dans l’accomplissement de ses fonctions, ou de nature à affecter défavorablement son jugement» en son alinéa 1. La loi est dure mais c’est la loi et il faut l’appliquer.

Malgré l’audience que lui a accordée le 16 Mars dernier par le ministre des travaux publics Emmanuel NGANOU DJOUMESSI à la suite de ce « scandale » perpétré le jour de la prétendue signature reportée, les choses ne semblent pas bouger d’un pouce. Les enjeux semblent très costauds et les marges de manœuvres des uns et des autres trop introduites depuis le Secrétariat de la présidence de la République en passant par celui du Premier ministère pour finir au ministère des Travaux Publics. Nos dirigeants sont-ils mal entourés ou alors sont-ils des « rois » à qui les collaborateurs (sujets) ne peuvent rien refuser? Comment comprendre que la commission de passation de marché n’a pas noté ce conflit d’intérêt au sujet de l’entreprise Egis qui se trouve dans le cas échéant juge et partie? L’exemple du manque d’expérience en la matière de cette entreprise française avec le marché gagné pour la construction du 3ème pont d’Abidjan dont la construction est passée du simple au double sans compter les 33 années d’exploitation pour rembourser, ce qui fera de cet ouvrage au finish le plus cher au monde, n’est-il pas pris en compte? 

INTERTOLL représenté par SMART TECH qui est arrivé en 2ème position, a conçu, proposé et réalisé les travaux d’études à ses propres frais pour les 14 postes de péage.  Ce que le contribuable camerounais a supporté car l’Etat a déboursé plus de 2 milliards à Egis Cameroun pour le faire. Smart Tech n’en est pas à sa première expérience car il y a de cela quelques années, en réponse aux directives du Chef de l’Etat Paul BIYA appelant les compatriotes de la diaspora à venir contribuer à la construction de notre pays, il a été victime d’un détournement de projet de ce genre au MINEE (compteurs électriques prépayés).

Ayant appris de son échec au MINEE, il ne compte pas lésiner sur les moyens cette fois-ci,  car une conférence de presse publique est en gestation avant de porter par la suite cette affaire devant les juridictions. La justice étant rendue au nom du peuple camerounais, ester en justice est l’ultime combat qu’il compte mener pour la manifestation de la vérité et prendre le peuple à témoin. Malgré la saisine de plusieurs administrations par courrier pour attirer leur attention sur cet état de chose, les lobbies semblent prendre le dessus pour torpiller le dossier mais c’est sans compter sur la détermination de Léon AMALA-Brooks à la manifestation de la vérité sinon le sacrifice sera vain après avoir laissé femme et enfants pour venir répondre à l’appel pressant du président de la république qui souhaite avoir un Cameroun émergent à l’horizon 2035.

Le changement des règles du jeu en plein match est-il normal sans tenir au courant les différents protagonistes, aller d’une procédure d’appel d’offres au PPP (Partenariat Public-Privé) n’était-il pas une ruse pour contourner la loi portant code des marchés publics? Parlant du coût qui aurait joué en sa défaveur, si son offre était la plus élevée, comment s’est-il retrouvé en seconde position comme semble soutenir le DAG du Mintp? Le conflit d’intérêt n’a-t-il pas amené le Maître d’ouvrage à jouer un rôle trouble? Autant de questions qui taraudent dans l’esprit.

Bien qu’ayant privilégié la voix du dialogue face à SMARTECH, les raisons d’un tel revirement à 90° dans un tel « process » mérite d’être rendu publique. En attendant la signature comme l’indique l’article du site Opéra news, notons qu’on ne devrait pas attribuer un marché à un consortium non existant et suspendre la signature en attendant qu’il se mette à jour. Le faire ce n’est pas joué franc jeu, car la filiale camerounaise Egis Cameroun n’est autre qu’un démembrement d’Egis international. Au regard de l’article 199 suscité ci-dessus, Smart Tech ne s’avoue pas encore vaincu.

A propos de SMARTTECH

C’est le partenaire local du groupement INTERTOLL Africa Limited, une compagnie Sud Africaine (RSA) spécialisée dans les finances, le management et les constructions. Le groupement est constitué d’INTERTOLL–PEMBANI—BUNS-SMARTTECH (IPBS). SMARTTECH agir pour le compte de son groupement. Même si de temps en temps on peut faire allusion à SMARTTECH, en fait c’est du groupement dont il s’agit. C’est ainsi le promoteur de SMARTTECH avait introduit le groupe écossais AGGREKO qui a réalisé le Programme Thermique d’Urgence (PTU), signé avec le MINEE. C’est toujours lui qui avait lancé le projet de prépaiement de l’électricité et de Smart grid avec une cérémonie grandiose au Hilton hôtel de Yaoundé en 2011, un projet mal compris et torpillé en son temps qu’Eneo essaie de réaliser aujourd’hui et c’est pour cela que le CEO Leon AMALA Brooks a dit cette fois-ci, trop c’est trop.

Clément NOUMSI

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