La veille de l’année est toujours une date déterminante pour les politiques. Le leader du Parti Camerounais pour la Réconciliation Nationale (PCRN), Cabral LIBII, n’a pas fait l’exception le 31 décembre 2022. Il a offert un message aux ingrédients multiples. Et qui oblige un retour.
Une anecdote. Deux camerounais se rencontrent. L’un demande à l’autre : “Tu comprends ce qui se passe ?” Et l’autre de répondre : “Attends, je vais t’expliquer.” “Non, non, reprend le premier, expliquer c’est difficile pour toi“. Revoyons ce qu’a dit Cabral LIBII. C’est un représentant du peuple.
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2022 : année aux scandales multiples
Sous quelque angle qu’on le prenne, aux yeux de Cabral LIBII, l’an 2022 a été sans issue. À ceux qui voudraient absolument espérer, il n’y a point eu d’appui. De gauche à droite, c’est le néant qui a pris la tête de la gondole. Tout est allé de mal en pis.
- Le scandale des fonds COVID.
- L’entassement des morts au Nord-Ouest et au Sud-Ouest.
- Le kidnapping dans l’Adamaoua.
- Les lâches assassinats de BOKO HARAM.
- La recrudescence de la délinquance juvénile.
- Le scandale des complexes sportifs de la CAN.
- Le scandale OTS des enseignants.
- Le scandale de la carte national d’identité qui n’a pas fini de projeter son ombre sur toutes les consciences.
Bref, la situation décrite par Cabral LIBII est comparable au conte de la marmite sociale. Une marmite (au feu) que l’on ferme à triple cran. Tandis qu’à l’intérieur, où le peuple se trouve enfermé, la pression ne cesse de monter.
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Le balayage méprisant des solutions alternatives concrètes
Comme qui dirait, les gouvernants n’écoutent plus personne. Ni les grands parents ni les grands frères. Ni les vivants ni les morts. Comme qui dirait encore que ce qui n’est pas voulu, c’est le retour à la normale. Le balayage méprisant des solutions alternatives concrètes renvoi donc au choix glacial d’assombrir davantage l’horizon. Un choix fait par le gouvernement. Voici quelques aspects énumérés par Cabral LIBII. L’augmentation du timbre fiscal (50%) et de la vignette automobile (100%). L’organisation de la spoliation des terres des plus pauvres par les plus riches.
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Le rejet avec mépris de 17 amendements et solutions alternatives proposées à l’Assemblée nationale. L’effacement et l’oubli des mesures proposées depuis même 2021 au président. Telles les mesures d’élargissement de l’assiette fiscale par le démantèlement des niches d’évasion. Et la mise en œuvre des modalités de dévolution des ces mesures. Plus exactement aux collectivités territoriales décentralisées. Rien n’y a fait. D’où, le constat ‘‘Cabraliste’’ selon lequel « la précarité des masses et corruption sont les seuls leviers du gouvernement ».
« Ils (les gouvernants) sont convaincus que c’est en appauvrissant davantage le plus grand nombre que, le groupuscule qu’ils sont continuera à contrôler la situation », déclaré Cabral LIBII lors de son message de fin d’année 2022.
Pour la réforme de l’Etat et pour le fédéralisme communautaire
Que faire en face d’une destruction sans phrase d’aveu ? Nul ne peut honnêtement nier la charge d’évidence de cette forme de crime. Que faire en face d’une série de crises dans la zone anglophone ? A cette préoccupation, pour Cabral LIBII, il faut la réforme de l’Etat. L’Etat n’est pas un astre, il peut être réformé. Au gré des hommes et pour l’intérêt général. La réforme de l’Etat figure parmi les trois mesures de Cabral LIBII pour répondre à la crise anglophone. Aux cotés donc de la réconciliation et du dialogue.
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Cependant, la forme de l’Etat voulue par Cabral LIBII est le fédéralisme communautaire. Un mode d’organisation de l’État qui vise à créer de la cohésion dans un espace partagé Un virage qui n’a subsisté que pendant onze ans, de 1961 à 1972. Avant de passer à l’État unitaire en quelques traits de plume d’Ahidjo. C’est l’expérience camerounaise du système fédéral à deux États.
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L’insurrection qui oblige la prise de conscience par les jeunes
Le chômage de masse touche la jeunesse à peu près autant que le latin dans une messe. Ou trouveront- ils tous un emploi virtuel à force de rester branchés ? Pourtant, il est à comprendre ceci : ce n’est pas l’économie qui est en crise, c’est le politique qui est en crise et qui est la crise. Qui croit devenir fort à la vieillesse a dépensé toutes les réserves de son illusion.
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Il a touché le fond. Il est à sec, sinon à découvert. C’est à peu près les mots en filigrane du message de Cabral LIBII. Ce dernier qui voit l’inaction présente de la jeunesse comme une complicité à la destruction de l’avenir. Il appui donc la cloche de la mobilisation. Dans le but de s’éloigner des défaitistes. Tout en rappelant l’histoire. OSENDE AFANA a commencé la lutte à 20 ans. Ernest OUANDIE à 20 ans. Félix Roland MOUMIE à 22 ans. Ruben Um Nyobe à 33 ans. Ahmadou Ahidjo à 23 ans.
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En définitive. Pour le leader du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (PCRN), 2023 est une année d’engagement. Une occasion de plus pour la jeunesse. Sans oublier que « L’arme fatale en démocratie, c’est la carte d’électeur » a estimé Cabral LIBII.