DEPUIS L’ANNONCE DU CHOIX DE L’UNION DES JOURNALISTES DU CAMEROUN (UJC) POUR LES POUR PARLERS ANNONCÉS À LA FIN DE CE MOIS, LES MEMBRES DU SYNDICAT NATIONAL DES JOURNALISTES (SNJC) CRIENT AU SCANDALE.
« Le syndicat le plus important de la presse n’est pas consulté pour le grand DNI. Bonne nouvelle tout de même, l’UJC est ressuscitée ».
Cette réaction de Hilaire HAMEKOUE, vice-président du SNJC suivi de la citation de Thomas SANKARA : « L’esclave qui n’est pas capable d’assumer sa révolte ne mérite pas que l’on s’apitoie sur son sort. Cet esclave répondra seul de son malheur s’il se fait des illusions sur sa condescendance suspecte d’un maître qui prétend l’affranchir. Seule la lutte libère » est l’une de la vague d’exclamations qu’a suscité la publication du planning prévisionnel des consultations du premier ministre en prélude au grand dialogue national (GDN) convoqué par le chef de l’État. Pour certains camarades, le choix de l’UJC est fait à dessein : « Elle revit seulement pour les concertations ministérielles… Non, on comprend que c’est un gadget que le gouvernement avait mis au grenier pour attendre les jours difficiles. »
Convaincu de l’importance de l’organisation syndicale qu’il dirige et de sa légitimité, Denis NKWEBO rassure ses camarades : « Restez serein, le SNJC n’est demandeur de rien. Le SNJC occupera la place souhaitée par la majorité des journalistes de notre pays. Tout est dans le rapport de force. »
LE MAL-ÊTRE DU JOURNALISTE CAMEROUNAIS !
La deuxième édition des états généraux de la presse s’est tenue en 2012 après celle de 1994. Une fois de plus, les résolutions sont restées au placard. Chose prévisible car, malgré la précarité qui sévit dans le monde des médias, les experts décidèrent une fois de plus que les 14 milliards de redevance audio-visuelle reviennent entièrement à la Cameroun Radiotélévision (CRTV). Une précarité criarde qui jusqu’ici empêche le journaliste d’être indépendant. La presse camerounaise est de plus en plus manipulée par les pontes bien nantis du régime. Pas surprenant de lire des textes communs dans une dizaine de journaux ou encore de voir des journalistes transformés en maîtres chanteurs ou francs-tireurs. Le tout pour survivre car, faut-il encore le préciser, le journaliste camerounais est celui là qui traîne des mois voire des années d’arriérés de salaires. Allez donc savoir comment et de quoi il vit. Une situation bien connue selon un membre du SNJC : « Ils savent tout ce qui mine le monde de la presse au Cameroun et ça les arrange. Le BEN a eu des rencontres avec les ministres et tous les memoranda déposés. » Raisonnement renchérit par Hilaire HAMEKOUE qui voit en ce choix de l’UJC, une : « Preuve du leurre du CNC et de la commission de délivrance de la carte nationale de presse ».
États généraux boycottés par le SNJC, décisions du CNC (Conseil National de la Communication) rejetées et une commission de délivrance de la carte de presse désavouée. Un bras de fer qui jusqu’ici n’aide ni la presse ni les gouvernants. À qui profite cette presse aux ordres ? Pas au peuple camerounais dans sa majorité certainement.