L’État du Cameroun au travers du Ministre de la Santé (MINSANTÉ), poursuit le combat contre la dépigmentation de la peau ou DJANSSAN. Dans une publication récente sur son compte Tweeter, le Ministre MANAOUDA Malachie, a une fois de plus réitérer la position de l’État face à cette pratique nocive pour la santé. Laissant couler plusieurs ancres.
La jeune femme commerçante dans un marché de la ville de Yaoundé au Cameroun, Alice NDEBE était de teint noir foncé, il y a 4 ans. Mais aujourd’hui, elle est blanche et parfois méconnaissable par ses proches. Elle croit à la dépigmentation de la peau et s’y est investie dans ce domaine pour la commercialisation. « Le Gouvernement s’insurge contre la vente des produits blanchissants. Pour ma part, je n’ai pas de problème de peau pour le moment. Mais je pense qu’il y a mieux à faire dans ce pays que de nous distraire », réagit la jeune femme, âgée de 32 ans, exerçant dans la commercialisation des produits à caractère blanchissant.
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Même les enfants sont des cibles
Utiliser une crème pour avoir une peau plus claire. Telle est la situation en Afrique, et au Cameroun en particulier. La dépigmentation peut avoir des effets néfastes, comme des problèmes de peau, des risques de développer des cancers ou des maladies cardiovasculaires. Ces risques ne touchent pas seulement les adultes. Ils frappent un public de plus en plus jeune. Des adolescents ou des enfants dont l’utilisation de ces produits involontairement par les parents leur aurait créer des incidents désagréables sur la peau. Oui ces produits abîment la peau.
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La Journaliste Juliette CHAPELAIN fait le constat avec la dépigmentation de la peau des tout petits, lors de la réalisation d’un documentaire de 26 minutes, « pour une couleur de peau ». Tournée à Conakry, Lomé, Libreville et Marseille pour TV5 MONDE. Lors des échanges, elle constate que même les enfants en sont des cibles. « Je n’avais jamais entendu parler de cette pratique chez les enfants, mais en discutant avec ces femmes et mes sources dans la sous-région, j’ai compris que c’était un phénomène qui était en train de gagner le corps des plus petits« , explique t-elle.
Le MINSANTÉ continue la riposte
Au Cameroun, le voile s’est levé sur cette pratique il y a quelques semaines. Il a fallu qu’une personnalité politique, fasse la promotion de sa marque de produits de boissons éclaircissantes. Nourane FOSTER, Député du parti politique PCRN, a reçu la note ministérielle interdisant la commercialisation de ses produits, ainsi que plusieurs autres sociétés du même genre. Pour ne pas s’arrêter aux simple interdiction, le Ministre MANAOUDA Malachie, a poursuivi sa lutte via les réseaux sociaux. Dans une publication sur son compte Tweeter, le Ministre affirme clairement sa position.
La réaction de certains, adeptes de ces produits sur la toile, va se suivre en commentaires. « En tant que ministre de la santé faites ce qui ressort de votre compétence. Ce qui peut aider les camerounais parceque vous fatiguez déjà avec ce problème banal. Je répète, monsieur Manaouda, les gens meurent dans les hôpitaux faute de moyens. Aidez les camerounais…. », peut-on lire.
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Un problème qui fait un deux en un finalement
D’aucun en ont profité pour régler leur problème de certification, qui s’est vu règlé le lendemain. « Bonjour Monsieur le ministre depuis la publication des résultats de l’examen de certification 2021 jusqu’à nos jours nous avions pas a notre disposition nos attestations de fin de formation en dépit de cela nous ne pouvons pas exercer . Et nous perdons en connaissance », a répondu un jeune à la suite de la publication du Ministre.
La sensibilisation continue. Les méfaits de la dépigmentation de la peau est une réalité. Et un problème de santé publique au Cameroun. La jeune Alice NDEBE, compte quand même se réorienter vers une autre activité. Mais comment gérer sa peau déjà depigmentée?