ÊTRE ALBINOS EN AFRIQUE : UN CALVAIRE, UNE QUÊTE PERMANENTE D’INTÉGRATION

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« Nguenguérou », «watt », « fofock », « bon blanc », ce sont des appellations péjoratives qui sont attribuées aux  personnes à la peau blanche et aux yeux marrons. Il s’agit des albinos ou personnes atteintes d’albinisme. Ces personnes dépourvues de mélanine subissent au quotidien des maltraitances physiques et psychologiques et des rejets dans leur entourage. Les actes de stigmatisation et de discrimination à l’endroit de ces derniers, s’étendent dans les entreprises, les organisations et même en milieu scolaire.


les albinos vivent un véritable calvaire en Afrique. Les plus affectés sont les enfants et certains adolescents. Dans les universités, les écoles, comme en familles, ils sont le plus à plaindre pour un handicap génétique dont ils sont victime innocemment. On assiste même souvent à leur rejet par leurs proches parents du fait de la pression sociale et des contraintes liées à leur hygiène de vie et leur alimentation. Il est par exemple interdit aux albinos de consommer des crevettes, des ignames au goût amer, du gombo, de l’huile de palme, de la pistache et de nombreux autres aliments qui font l’essentiel des plats africains. Ce n’est qu’une infime partie des problèmes que connaissent ces personnes.

Dès le bas-âge, ils sont indexés et traumatisés sur les bancs de l’école à cause de leur couleur de peau. Ce, malgré les efforts consentis par leurs parents, pour leur accorder un statut particulier pendant l’année scolaire avec l’accord des chefs d’établissements. « Ne sont-ils pas comme tous autres? » Jean Jacques NDOUNDOUMOU, président de l’ASMODISA (Association mondiale de Défense des Intérêts et de la Solidarité des Albinos) pense que  » le gouvernement camerounais travaille pour la défense de la cause albinos mais beaucoup reste également à faire ». C’est dans ce sens que d’importantes recommandations ont été énoncées lors d’un colloque en 2015 sur l’examen de la condition des albinos, placé sous le thème : « l’albinisme oculocutané en Afrique subsaharienne ». 12 États africains, concernés par la problématique y ont pris part. En 2016, l’Unesco a abordé le thème « non aux discriminations contre les albinos ».

Malgré ces activités valorisantes de la condition des personnes atteintes d’albinisme, ils subissent toujours des actes discriminatoires et même criminels. Dans certains pays africains, les albinos sont mal considérés et persécutés. Selon un documentaire vu à Africa 24 l’année dernière, « En Tanzanie en 2008, on  a recensé 25 albinos tués dont un enfant de 7 mois ».

Certaines personnes atteintes de l’albinisme ne vont pas loin dans les études, traumatisées, horrifiées et découragées par les ignobles traitements qu’elles subissent. D’autres fort heureusement, sont blindés contre ces invectives et avancent à sourdes oreilles. Cependant, l’albinisme continue d’être profondément mal compris aussi bien sur le plan social que médical. Le 13 juin 2020 s’est célébrée la journée internationale de sensibilisation à l’albinisme sous le thème : « Fait(e) pour briller ». Ce thème a été choisi pour mettre en relief les qualités des personnes atteintes d’albinisme dans le monde entier, pour montrer qu’elles se démarquent parce qu’elles sont exceptionnelles. Les albinos sont des êtres humains comme tous autres.

                                                                                                         Yvette Vanelle KENGNE

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