Bafoussam avait les allures d’une ville militarisée le 22 septembre 2020. En cagoule, les forces de défense et de sécurité (FDS) ont pris d’assaut les artères de la ville dans le but d’empêcher la marche pacifique organisée par le MRC (Mouvement pour la Renaissance du Cameroun). Cette omniprésence des FDS a poussé les populations de la ville capitale régionale de l’Ouest à rester terrer à la maison.
Rues dessertes, boutiques et commerces fermés, taxis garés. C’est l’ambiance qui a prévalu dans la matinée du mardi 22 septembre 2020 dans la ville de Bafoussam, journée consacrée aux « marches pacifiques » organisées par le Mouvement pour la renaissance du Cameroun. C’est le cas aux marchés A et B tout comme sur l’axe principal de la ville. Au lieu-dit « Sens interdit », lieu réputé être l’épicentre des embouteillages aux heures de pointes sur cet axe fortement fréquenté, la circulation est libre pour quelques courageux taximan, sortis pour la recherche du pain quotidien.
Au rond-point Biao, le même constat se dégage malgré la fermeture d’un côté de la route à la suite des travaux routiers engagés. Au niveau des agences quartier Ndiangdam, l’ambiance est peu ordinaire. Les vendeurs ambulants des petits accessoires, des fruits et petites friandises massivement présents comme il est coutume, se comptent au bout des doigts. Les chargeurs habitués à conquérir les passagers pour telle ou telle autre compagnie de transport sont moins aux aguets. Les embouteillages ont cédé place à la circulation normale. Les compagnies de transport continuent d’embarquer et de débarquer les passagers. Dans les rues, on remarque la présence de quelques habitants de cette ville sortis observer l’ambiance qui prévaut afin de décider ou non de vaquer à leurs occupations quotidiennes.
Cependant, les grands carrefours sont restés militarisés. En tenues ou en civils, les forces de défense et de sécurité se montrent prêtes à traquer des potentiels manifestants. Du carrefour « mairie rurale », au rond-point marché B et au carrefour Biao, en passant par la poste centrale, pour Madelon, carrefour le maire et aux agences, on note la présence des policiers en cagoules et en pare-balles. Un impressionnant dispositif sécuritaire constitué des camions anti-émeutes et des véhicules destinés aux transports à savoir les pick-up, les camions et autres véhicules d’interventions rapide. Sur les visages des habitants de la ville de Bafoussam, on pouvait lire de la prudence et de la méfiance.