Le palais des congrès de Yaoundé a été la semaine passée le point de départ de la cérémonie officielle du lancement de la campagne de sensibilisation et d’information relative à la candidature du NGOUN au Comité Intergouvernemental de sauvegarde du Patrimoine Culturel matériel et immatériel Mondial.
L’occasion valait la chandelle ce qui a justifié le déplacement du Sultan Roi des BAMOUN, sa majesté Ibrahim MBOMBO NJOYA paré de ses attributs des jours, accompagné par sa cour royale le temps d’une cérémonie. Placée sous la présidence du ministre de l’Éducation de base, le Professeur Laurent Serge ETOUNDI NGOA, par ailleurs président de la commission nationale de l’Unesco, elle a connu la participation d’autres membres du gouvernement et autorités traditionnelles. Plusieurs discours se sont succédés à la tribune celui des relations extérieures par Lejeune MBELLA MBELLA qui a magnifié l’excellente relation qui existe entre le Cameroun et la communauté internationale. Le Ministre des arts et de la culture le Dr Pierre Ismaël BIDOUNG MKPATT a relaté les efforts entrepris depuis 2017 lors de l’opération de l’inventaire général du patrimoine culturel national, effectué dans la région de l’Ouest que le Nguon a été inventorié dans le registre du patrimoine nationale et classé au patrimoine national par arrêté N°20/006/MINAC/CAB du 21 février 2020 portant classement des éléments du patrimoine culturel immatériel. Depuis 2019, trois ateliers de sensibilisations et de renforcement de capacités avaient été organisés à Foumban ainsi qu’un atelier de validation du dossier de candidature. Ce qui a permis le dépôt en janvier 2020 du dossier Nguon au secrétariat du comité intergouvernemental de la convention 2003 pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel. Ce dernier sera donc examiné à la 16ième session du comité intergouvernemental de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel de 2021. Cette candidature se veut première d’une longue série à suivre de notre riche diversité patrimoniale. Le Président de la commission nationale de l’Unesco a relevé l’adhésion du Cameroun moins d’un an après son indépendance, ce qui justifie toute l’importance que notre pays accorde à cette institution. Bien avant tous ces discours, le Professeur Emmanuel MATATEYOU, enseignant à l’Ecole Normale Supérieure de l’Université Yaoundé I, a planté le décor partant de la genèse avec cet insecte légendaire le scarabée depuis la haute Egypte jusqu’à Foumban en expliquant toutes les articulations. La rencontre avec la société sécrète le FOUANGON, dont les membres arrêtent d’un commun accord avec le monarque les grandes décisions pour la bonne marche des choses. Le sénateur sultan roi des Bamoun a salué la forte mobilisation des chefferies traditionnelles (Sawa, Bassa et surtout Ewondo).
Le peuple Bamoun est en joie de pouvoir partager avec l’humanité toute entière l’élément culturel NGUON dont l’inscription au patrimoine culturel matériel et immatériel est espérée. Cette mobilisation autour du NGUON est la reconnaissance d’une tradition créée en 1394 par NCHARE qui a traversé l’histoire et sera cette année à sa 548ième édition prévu du 27 novembre au 06 Décembre prochain. Le sénateur sultan des Bamouns a souligné l’importance et le rôle capital que les journalistes auront à jouer pour la communication qui commence par cette cérémonie pour aller au grand carrefour du donné et du recevoir. Ces historiens du présent et vecteur de la diffusion de cultures reste déterminante pour cette campagne qui commence avec cette cérémonie dans un lieu mythique le palais des congrès de Yaoundé. Pour le représentant du directeur général de l’Unesco Salah Khaled, l’Afrique au sud du Sahara est très peu représentée avec seulement 2 inscriptions à ce jour. L’Afrique centrale sera représentée à la 16ième session du comité intergouvernemental de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel de 2021 par le Nguon et la Rhumba Congolaise portée par les 2 Congo (Brazzaville et Kinshasa).
En attendant l’année prochaine, cette expérience permettra au Cameroun à travers le MINAC de recenser et de faire un tri pour déterminer les potentielles chances de sa diversité culturelle.