Il sont environ 300 élus d’origine camerounaise à briguer depuis quelques jours des mandats municipaux dans les mairies françaises depuis les récentes municipales qui se sont achevées ce 4 juillet par l’installation des nouveaux élus. Ils sont Maires, Adjoints au maire ou conseillers municipaux dans les communes en France et pourtant porteurs d’espoir pour plusieurs au Cameroun.
Le 4 juillet dernier sonnait la fin de la période d’élections municipales en France qui s’est soldée par l’installation des élus. A l’issue de celles-ci, plusieurs hommes et femmes d’origine camerounaise se sont vus renouvelés la confiance pour certains tandis que d’autres ont été investis pour la première fois dans leur fonction.
Au total, ils sont environ 300 camerounais aux affaires en tant que de Maires, Adjoints au maire, et conseillers municipaux dans les communes françaises. Parmis les élus, Mme Monique Veronique MAAH, ancienne animatrice à la CRTV, élue adjoint au maire d’Emerainville; Mme Gertrude NGO KALDJOP, Conseillère Municipale à la Mairie de Metz; Mr Blaise METANGMO, premier adjoint au Maire à Halluin; Mr Martin KAMGUEN, 1er adjoint au maire de Domont; Mr Leonard Kouakam DOUMBI, adjoint au maire de Marquillies; Mr Jean Pierre YETNA, qui brigue son troisième mandat comme Adjoint au maire de Montmerency.
A l’annonce des résultats de ces municipales, nombreux ont été les compatriotes issus des regions d’origine des élus français à se réjouir des nouveaux attributs des leurs. Pendant que certains estiment que l’élection des camerounais aux fonctions municipales en France apporterait un élan de développement dans leur region respective et au Cameroun en général, nombreux sont ceux qui n’y voient aucune sorte d’avantage pour le Cameroun. Rappelons que la condition de nationalité est l’une des conditions sine-qua-none pour prétendre aux postes de maire et d’adjoint au maire en France.
En effet, d’après l’article L.2122-4-1 du code général des collectivités territoriales, «le conseiller municipal qui n’a pas la nationalité française ne peut être élu maire ou adjoint, ni en exercer même temporairement les fonctions». Cette condition s’est élargie à la nationalité d’un des états membres de l’Union européenne, mais dans un contexte camerounais où la question de la double nationalité n’est pas à l’ordre du jour, on pourrait objectivement se demander quoi espérer de la part des élus français qui bien que d’origine camerounaise ne le sont techniquement plus.
Cependant, sur le plan socio-politique, plusieurs analystes du domaine s’accordent sur le fait que la pléthore de camerounais appelés à gérer les affaires dans les communes de la France est un signe de la volonté démocratique de l’Etat français contrairement au Cameroun. D’après Mr Abdelaziz Moundé NJIMBAM, journaliste et écrivain camerounais résident en France, ceci est “un signe d’engagement plus grand et plus actif dans la vie politique et citoyenne, d’une insertion durable et d’une evolution lente mais progressive des mentalités, admettant plus de diversité, luttant contre les discriminations et le racisme”.
Jean Robert WAFFO, chargé de la communication au SDF quant à lui, salue cet exploit et exhorte les dirigeants camerounais “ à se rendre à l’évidence que le monde est un village planétaire où seuls le mérite et la compétence devraient dicter l’action publique…”