La capitale libanaise Beyrouth a été témoin de deux gigantesques explosions dans la soirée du mardi 4 août 2020, faisant au moins 113 morts, plus de 4.000 blessés et environ 300.000 sans-abris.
L’explosion a retenti dans la zone portuaire de Beyrouth. Elle a détruit une grande partie du port et endommagé de très nombreux bâtiments sur des kilomètres.
Considérée comme un incident pire que la guerre civile qui sévit au Liban depuis deux décennies, la double explosion a plongé la capitale libanaise dans un sinistre sans précédent. Des images effroyables des corps gisant au sol, des immeubles dévastés, des carcasses de voitures, une population apeurée, les Libanais du monde entier sont en état de choc. Cette catastrophe a valu à Beyrouth l’appellation de “ville sinistrée” au vu de l’ampleur des dégâts humains et matériels engendrés. La ville s’est noyée dans ses propres cendres. Beyrouth n’est plus que l’ombre d’elle-même. Les autorités ont décrété ce mercredi 5 août, journée de deuil national en hommage aux victimes. Par ailleurs, un état d’urgence a été décrété pour deux semaines.
Selon le Conseil Supérieur de la Défense libanais réuni en urgence, les déflagrations seraient dues à la présence d’un stock conséquent, précisément 2700 tonnes de nitrate d’ammonium sur le port, sans véritable mesure de précaution.
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Des sanctions en vue pour les responsables
Le Premier ministre libanais, Hassan Diab, lors d’une allocution télévisée mardi soir, a déclaré “ce qui s’est passé aujourd’hui ne passera pas sans que des comptes soient rendus. Il est inadmissible qu’une cargaison de nitrate d’ammonium, estimée à 2.700 tonnes, soit présente depuis six ans dans un entrepôt, sans mesures de précaution. C’est inacceptable et nous ne pouvons pas nous taire sur cette question”.
La ministre de l’information quant à elle, a réclamé au pouvoir militaire suprême, chargé des questions sécuritaires durant l’état d’urgence, “l’assignation à résidence de toute personne impliquée dans le stockage de l’ammonium depuis l’arrivée de la cargaison à Beyrouth en 2014 jusqu’à l’explosion de mardi”.
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Une mobilisation internationale pour aider le Liban