LA CHICHA : Le business de la fumée

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Dans les rues et ruelles de la ville de Yaoundé où l’on rencontre facilement les snack-bars tout comme dans d’autres villes, la chicha reste et demeure un objet de satisfaction. Fumer la chicha c’est être à la mode peu importe le prix à payer.

Dans un snack-bar (Bonandjo) au quartier Biyem-Asi plus précisément à Yaoundé, Fabrice, un jeune homme d’une trentaine d’année, paie sa facture : 10.000 francs CFA. C’est une addition relative à la consommation de 5 adolescents qu’il conduit. Pour cette génération nouvelle, fumer de la chicha c’est une manière d’être à la page. Malgré la crise sanitaire actuelle que traverse le monde entier, les jeunes ne s’en lassent pas de leur veille habitude. La fréquentation des snack-bars, cafés et autre boîtes de nuit est au rendez-vous depuis le relâchement de la période du confinement. Du coup, stopper ce phénomène de chicha semble de plus en plus difficile. Chose qui toutefois réjouit les promoteurs de ce produit dans ces endroits.
Parlant des prix, la chicha n’a pas un prix fixe. Elle varie en fonction du parfum ou arôme. « On laisse la machine à 3.000 francs CFA pour deux charbons. Mais le charbon supplémentaire coûte 1.000 francs CFA », nous explique le vendeur de la chicha avec enthousiasme du fait de sa rentabilité. A quelques mètres, au lieu-dit briqueterie, la boutique du grand chef Aladji, est inondée d’une dizaine de clients.

Se faisant passer pour un potentiel client, nous soutirons quelques réponses à quelques uns des clients sur place. Xavier réplique avec fermeté : « je prends de la chicha depuis l’âge de 17 ans, lorsqu’on se rencontre avec des amis nous en prenons toujours juste pour le plaisir. Mais avec le temps c’est devenu une addiction pour moi. » Par contre Dominique nous dit qu’il aime bien fumer de la chicha, afin de se sentir alaise lors des festivités dans les snack-bars, mais aussi d’être au même pied d’égalité avec l’ambiance qui y règne. Pour lui c’est une question de se défouler. Il faut noter que le nombre des snack-bars à chicha à Yaoundé reste difficile à déterminer.

Pour la petite histoire, tout commence par le Narguilé en 1971 en Afrique de l’Est. Ensuite vient le Nargil, Ghelyan, Shisha. Tout ceci, pour désigner la chicha. Une pipe à eau d’origine persane utilisée généralement dans le monde arabe et en Iran pour fumer le tabac. Composée de plusieurs parties sur lesquelles se disposent ces produits, la chicha prend des nouvelles métaphores de nos jours. En cristal, métal, verre, cuire et bien d’autres formes diverses.

Grâce à l’évolution de la technologie, les chichas électroniques sous forme de stylo font leur apparition. Si à la base l’on utilisait de l’eau et d’autres additifs destinés à donner du goût aux différents produits, c’est l’alcool qui prend le dessus avec la nouvelle génération. Sans savoir le pourquoi du comment, les jeunes fument une forme de drogue qui voyage dans l’univers de ceux qui achète la mort.

Agnès DAITIKAO

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