L’ancien dictateur Moussa Traoré est décédé mardi 15 septembre à l’âge de 83 ans. Il avait été porté à la tête du Mali par un coup d’Etat en 1968 et renversé par un autre après 22 ans de pouvoir sans partage.
La nouvelle est tombée dans l’après-midi du mardi 15 septembre 2020. “Moussa Traoré est décédé ce jour à 12h05 chez lui à Bamako. Nous sommes vraiment en deuil”, a déclaré son neveu Mohamed Traoré, cité par l’Agence France Presse. Né le 25 septembre 1936 à Sébétou dans la région de Kayes, Moussa Traoré communément appelé GMT par ses proches et partisans a rendu l’âme à Bamako, la capitale malienne. Il a dirigé le Mali d’une main de fer pendant plus de deux décennies sans possibilité de contestation. GMT a été à la tête du putsch qui a renversé le premier président malien, Modibo Keita le 19 novembre 1968.
Moussa Traoré, alors lieutenant, était devenu président de la République un an plus tard et occupera ce poste pendant plus de 22 ans. Son ambition était, comme il le clamait, de remettre sur les rails une économie ruinée par la gestion collectiviste de son prédécesseur, ainsi que la restauration des libertés confisquées. Pourtant, pendant ses 23 ans de règne, Moussa Traoré n’atteindra ni l’un ni l’autre de ces objectifs. Il mettra même en place un système encore plus répressif, ne tolérant aucune contestation et éliminant systématiquement ses rivaux. Il impose un parti unique, l’Union démocratique du peuple malien (UDPM) fortement contestée en raison de graves crises économiques. Le parti sera dissout après la chute du dictateur, lui aussi renversé par un coup d’Etat mené par Amadou Toumani Touré en 1991.
Condamné à mort à deux reprises puis gracié, il était devenu assez discret, refusant les demandes d’interviews. Il s’était réfugié dans une villa de la capitale malienne, jouant occasionnellement les médiateurs, notamment au début de la crise actuelle au Mali.
