CAMEROUN : LA COMMERCIALISATION DU CARBURANT FRELATÉ S’ACCROÎT ENCORE !

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 Après les enquêtes sur l’accident de circulation survenu sur la Falaise de Santchou le 27 janvier 2021, l’on a noté le carburant frelaté comme l’une des causes du décès précipité de certains passagers. Par ailleurs, la vente de ce combustible continue à se répandre au Cameroun. Depuis quelques temps, les commerçants ne se cachent plus pour vider leurs stocks.

Connu au Cameroun sous le nom « Zoua-zoua », le carburant frelaté a refait surface dans la ville de Douala et dans les autres régions. Plus de dissimulation pour sa vente ; car c’est devenu un commerce normal. « Vendre le zoua-zoua c’est aider ceux qui n’ont pas assez de moyen à s’en en procurer. Il  n’est pas coûteux comme ceux qu’on retrouve dans les stations » stipule Arnaud, commerçant.

Sur les voies routières, aux abords des maisons habitées, des restaurants et des buvettes, ces bouteilles de carburant frelaté sont exposées sur une vieille table. Ces bouteilles sont généralement celles de vin et de jus. Seuls les habitués maîtrisent le code. Les clients sont des conducteurs de taxis et de motos. « Je vends un litre de super à 500 FCFA, alors qu’à la station c’est 630 FCFA. Et le gasoil, je le vends à 400Fcfa le litre et pourtant il faut payer 550 FCFA pour en avoir », explique Gérard. Le business est florissant et Gérard fait des recettes de 20 à 25 000 FCFA par jour.  

Le Cameroun est perçu par les spécialistes comme une plaque tournante du trafic de carburant frelaté en Afrique centrale. Le 07 août 2020, les éléments de la Légion de Gendarmerie du Nord-Ouest ont saisi 20 280 litres de carburant frelaté en provenance du Nigeria. La cargaison était repartie dans 676 bidons de 30 L chacun. Dans les coins et recoins des différentes localités, le commerce de ce produit absorbe une bonne franche de la jeunesse. Des sans-emploi aux désœuvrés, chacun y trouve son compte. Il suffit d’avoir son petit comptoir de fortune et d’installer quelques litres d’essence. Et tout ira très vite. Pour s’en rendre compte, il suffit de passer une demi-journée sur l’axe PK14- Logbessou, Bassong- Logpom (Douala) ou encore Kwen- Mile 3 (Bamenda). Ces routes sont régulièrement prisent d’assaut par des taximen et des moto-taximen. Ceux-ci transportent des bidons de 5 litres d’essences pour la route 

La fréquence de leur passage est tout aussi inquiétante. Chaque jour, ce sont ainsi une multitude de bidons de carburant frelaté qui entrent dans les régions, particulièrement la région du Nord-Ouest et du Littoral et inondent les différents marchés. Les conséquences sont très lourdes : Avec ce carburant, la casse du moteurs et des pannes diverses et variées s’accumulent pour les véhicules des consommateurs. Selon les experts du ministère de l’Eau et de l’Energie, la fraude et la pollution des produits pétroliers font perdre environ 50 milliards de FCFA par an à l’économie camerounaise.

L’Etat doit-il laisser prospérer cette vente ou alors quand doit-il réagir pour sauver son économie?

14 Commentaires

  1. Très intéressant !
    Merci d’avoir attiré notre attention sur ce commerce illicite qui se développe en toute impunité dans notre société.
    Je rejoins ton idée. Au vu de ce malheureux incident (qui n’est pas isolé), le gouvernement doit prendre des mesures fortes.

    • Merci Thierry d’avoir visité Camer Press Agency et surtout d’avoir prêté attention à cet article. Croisons juste les doigts tout changera.

  2. Vivement que l’État prenne au sérieux ses responsabilités ! On aurait pu éviter cet accident. L’association des consommateurs doit encore plus sensibiliser avec le ministère des transports les consommateurs sur les conséquences de ce mauvais carburant utilisé.

  3. Très bel article
    Eh oui !!! Ce commerce se fait à ciel ouvert et le gouvernement le sait.
    Je me rappelle qu’il y’a des années, ce commerce avait presque disparu ou encore l’on se cachait pour le faire car ces commerçants étaient recherchés.

  4. Très édifiant ton article
    Je pense bien que l’état doit prendre des mesures assez ferme pour ce genre de trafic qui est très dangereux et qui expose les populations à des dangers aux risques très élevés.
    Et par la suite mettre sur pieds des sanctions très sévère
    Pour des personnes qui seront surpris à pratiquer ce commerce extrêmement dangereux.

  5. La poursuite de cette vente illicite est beaucoup plus dû au mauvais travail de la Douane Camerounaise et aussi en remontant plus haut nous jetterons la faute sur le gouvernement Camerounais… La CONAC elle non plus ne joue réellement son rôle; ce camion citerne qui en traversant les postes de contrôle aurait dû monnayer pour faire arriver a bon port sa cargaison… ceci a coûté la vie a plus d’une Cinquantaine de personnes… Qu’ils restent en paix?

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